« Quand c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit. » ou comme disent les anglophones, « If you’re not paying for it, you become the product. » est une citation dont on ne connait l’auteur, mais assez connue sur le web à propos du business model des réseaux sociaux et à propos des services gratuits en ligne. Cette célèbre citation nous a conduit à nous demander : Si nous sommes le produit, combien valons-nous exactement ? On pourrait mieux se vendre ainsi n’est ce pas ?
Internet s’est développé et le web avec lui de façon exponentielle, les plateformes nous consomment du temps et comptent des centaines de millions voir des milliards d’utilisateurs pour les plus gros. Facebook, ce géant comptabilise 1,95 milliards d’utilisateurs actifs qui peuvent être touchés par les publicités, selon les statistiques du dernier rapport Digital 2020 de #WeAreSocial et #Hootsuite. Ce chiffre représente presuqe le quart de la population mondiale et est énorme pour une entreprise créée qui a 17 années d’existence. Mais on pourrait aussi citer d’autres platformes comme Twitter, Instagram, Snapchat, Whatsapp. Créer un compte sur facebook c’est gratuit, envoyer des messages à vos proches sur Messenger, regarder des stories Instagram ou encore suivre des vidéos sur Youtube : tout ça c’est gratuit.
Mais comment ces réseaux gagnent-ils de l’argent ? Facebook a fait près de 70 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2019 selon NextImpact. Nous sommes de nombreux, utilisateurs d’internet qui visitent quotidiennement YouTube, achètent sur Amazon, font des recherches sur Google, s’envoient des courriels à partir de Gmail ou communiquent sur Facebook. Beaucoup d’internautes ne savent pas que notre navigation, nos préférences (les likes sur Facebook ou YouTube par exemple), nos choix, nos recherches, dévoilent beaucoup de nos choix de consommation à des entreprises privées. Allons au plus basique avec facebook comme exemple : des entreprises payent à Facebook pour augmenter leur visibilité et attirer plus de prospects en fonction des services et produits qu’ils vendent, de la zone géographique, de l’âge, des centres d’intérêts des utilisateurs etc.. Cette visibilité payée est concrétisée ou livrée par des likes, des vues, des interactions etc.. Qui sont les auteurs de ses interactions ? Des personnes comme vous et nous qui nous retrouvons dans les critères de publicité établis, grâce à notre historique de navigation, aux cookies etc.. Nous likons des pages, cliquons sur des liens, lisons des publications sponsorisées en fonction de nos centres d’intérêts. Mais ce sont ces actions que nous faisons qui sont facturées par Facebook à l’entreprise qui paye pour sa visibilité.
Vous comprenez que nous sommes le produit que Facebook vend aux marques, aux entreprises etc.. La porte est grande ouverte avec beaucoup de services gratuits afin que nous puissions consommer la publicité vendue et exécuter les actions pour lesquelles une entreprise paye Facebook, mais pas nous. You’re the product. Vous êtes le produit ! Maintenant que vous avez compris non seulement que vous êtes l’une des personnes qui exécute le travail pour lequel votre voisin paye Facebook, allons déterminer combien vaut vos différentes actions.
Alors si vous êtes le produit, combien valez-vous ?
Vous l’aurez compris, le moindre mouvement en ligne de chaque internaute est scruté par des programmes informatiques destinés à recueillir les données personnelles pour aider les entreprises, les organisations, les e-commerçants dans leur communication. Ces “cookies” se cachent dans des diaporamas photo, des sondages, des tests et quizz, des jeux-concours. Ils enregistrent l’adresse IP de votre ordinateur et étudient l’historique de votre navigation pour déterminer vos centres d’intérêt et vos préoccupations du moment. Ainsi, après des recherches en ligne sur un modèle de lunettes, vous découvrirez en visitant votre profil Facebook une publicité de ce modèle de lunettes ou de modèles similaires. Mieux, sachant que l’internaute est intéressé par ce type de produit, le vendeur en ligne peut alors lui adresser une remise ou une offre spéciale pour le convaincre d’acheter ce modèle de lunettes chez lui plutôt que chez un concurrent.
Les réseaux sociaux recueillent également les informations contenues dans vos posts, commentaires et “likes” avec assiduité pour les revendre sur le marché des données. Selon le site Capital.fr ( https://www.capital.fr/evenement/le-guide-du-numerique), voici ce que rapporte un utilisateur aux plateformes gratuites :
- 0,056 euro pour chaque photo sponsorisée affichée sur un profil Instagram
- 0,05 euro pour chaque publicité vidéo visionnée pendant au moins 30 secondes sur YouTube
- 0,15 euro pour chaque clic d’un internaute sur une publicité ciblée sur Twitter
- 0,20 euro pour chaque clic d’un internaute sur un bandeau publicitaire sur Gmail
- 0,65 euro pour chaque clic sur une publicité sur Facebook
- 2 euros pour chaque clic d’un internaute CSP+ sur une publicité ciblée sur Google
- 4 euros pour chaque clic d’un internaute CSP+ sur une publicité ciblée sur LinkedIn
Vous savez maintenant que vous êtes le produit et ce que chacune de vos actions vaut pour les différentes plateformes sociales. Dites nous ce que vous en pensez en commentaires et n’hésitez pas à partager cet article avec vos contacts sur les différents médias sociaux.
DAN Armand
5 octobre 2021C’est impressionnant comment chacune de nos actions sur ces RS peuvent contribuer à la croissance de l’Empire de M. Zuck… Comme quoi, au finish rien est gratuit hahaha.
Le contraire n’aurait été qu’une illusion.
Merci pour cet article !